MARCEL ALOCCO
Arman, César, un air de famille
D’un côté le Marseillais César, (qui se flattait d’avoir été à Paris le plus ancien étudiant des Beaux-Arts, pour profiter du Resto. U’ : misère ! lui qui plus tard se piquerait de faire bonne cuisine méridionale...) toujours habité, en miroir, par l’ombre de Germaine Richier, de Picasso, de son ami Arman, et bon élève, à sa façon, avec quelques pointes de folie (Compressions, expansions : et l’ombre de Restany peut-être ?) le plus étonnant ou le meilleur de son œuvre selon les points de vue. Toujours avec le souci de perfection formelle – jusqu’à émailler après-coup, les dernières années, ses compressions- travaillé par son fantasme originel : le désir qui avait déclenché sa vocation d’être « un sculpteur pour statues de cimetière ». De l’autre Arman, l’alter ego d’Yves Klein en leurs débuts niçois (Klein dont il a été beaucoup question dans le dernier numéro de la Strada, à l’occasion de l’exposition au M.A.M.A.C.) Soucieux dans le plus grand fouillis accumulatoire de la plasticité de ses productions, prolifique dans la beauté des ruines, romantique au fond : traces d’objets, poubelles, multiplications du même (Ah ! les beaux tubes de couleurs écrasés...) débris d’instruments de musique explosés de colère ou brûlés (de beaux restes !) toujours, malgré une logique abondance de production et les alibis « socio-anthropologiques », attentif à l’ombre, à la couleur, à la forme, avec dans ce flot à chaque période au moins les quelques bonnes pièces qui témoignent d’une curiosité renouvelée et réussie. Le thème comparatif « un air de famille » prétexte de l’exposition est ici (Galerie, pas Musée) trop désordonné et schématique sans doute pour permettre une analyse des proximités et des oppositions radicales. On comprendra que trancher des problèmes esthétiques n’est pas l’objectif premier d’un marchand. Ni de son objective compétence. Mais si selon le mot d’Henri Bergson "il n’y a d’œuvre que faite", les deux artistes ont, au-delà des complaisances de circonstancielles productions parfois trop prolifiques, fait œuvre - et parmi les solides de la deuxième moitié du siècle. (C’était Galerie Beaubourg, Château Notre-Dame des Fleurs, 06140 Vence) (Proposé pour La Strada n°12, n’a pas été publié)
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