Accueil > Les rossignols du crocheteur > CARTEREAU Jean-Marie > La fantaisie de la Mangrove
dans ce monde incertain qui grouille comme au creux de mon crâne dans une indécision de limbes « ce qui est » dit aussi qu’autre chose pourrait être que toute chose pourrait être autre évidemment puisque « je » pourrait être « l’autre » ou « un autre »
dans ce monde comme au creux de mon crâne ou au creux du crâne autre au cœur du plexus des viscères ce qui remue est indécis c’est « dedans » dit-on mais « dedans » dit aussi que toute chose pourrait être du dedans ou du dehors comme « je » qui pourrait être cet « intime » ou « l’ailleurs et l’en dehors de soi » comme l’est ce crâne multiple dans lequel chaque « je » infiniment baigne immensément la langue nos langues
dans les limbes espace creux qui n’est ni vie ni mort ni salut ni perdition « ce qui n’est pas » déjà grouille comme allant être « ce qui fut » n’est pas encore dissout mais déjà autre ou « pas encore là » mais déjà créant le vide de sa non encore apparition c’est cet espace dont on dit qu’il est l’innocence là où le pas encore est déjà où le déjà plus remue encore
c’est d’avant tout espace ou d’en dehors du temps l’art se faisant dans son espace et dans son temps propres l’artiste poussant de la main des doigts des épaules même l’aiguille de plomb ou d’acier le rameau de charbon ou la touffe de poils orientant les ruisseaux et les torrents fugaces qui charrient les poudres de pierres d’arbres de fleurs ou de fruits dans la tension et le projet de l’œil comme rivé aux doigts et aux circonvolutions du cerveau du dedans du cerveau du dehors
tout comme on suit la piste d’un animal il a laissé sa trace on ne sait quand elle est là lui ailleurs et la projection de ma vision est telle qu’il est à la fois la permanence de lui même dans la trace et le surgissement de son futur dans mon projet ou même comme on voit au ridules de l’eau l’effacement de l’animal dans le silence des eaux et « je » dans ce silence encore enfant sans voix mais déjà désirant et déjà projetant
c’est suivre la piste du possible quand au creux de mes crânes limbes grouille le monde et du monde ce que « je » pourrait dire et autrement que dire je l’art comme une forme toujours autre et ni vie ni mort mais sans cesse projet actant infiniment possible projet
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